La chirurgie réfractive , correctrice des amétropies, est une chirurgie du fonctionnel qui, par excellence, se doit d'atteindre le bénéfice visuel attendu avec un risque de complication le plus proche possible de zéro. Si l'arsenal des procédures comprend désormais un chapitre de chirurgies intraoculaires, avec l'implantation phaque et la chirurgie du cristallin correctrice de la presbytie, c'est celui des chirurgies cornéennes qui demeure le fer de lance, puisque les lasers représentent plus des deux tiers des procédures. Nous nous intéresserons ici exclusivement au versant cornéen, l'approche intraoculaire rejoignant celui de la cataracte en termes de complications. Si l'infection est quasi anecdotique, il est important de la prévenir et, lorsqu'elle survient, de savoir tôt la dépister et la traiter de façon agressive, compte tenu du danger qu'elle fait courir de séquelles anatomiques irréductibles et de perte définitive de la vision, juste inacceptable en suite d'une chirurgie non obligatoire réalisée sur un œil sain.
Kératite infectieuse après chirurgie réfractive : une complication rare
Il est difficile de documenter l'incidence exacte des complications en matière de chirurgie réfractive cornéenne, car il n'existe pas d'étude prospective robuste, ni de cohorte importante évaluée. La revue de littérature ne présente qu'une sommation de cas cliniques rapportés avec les différentes techniques. Cela est sans nul doute l'illustration du caractère exceptionnel de la survenue d'une infection postopératoire, alors que nous évoquons des gestes réalisés en externe avec des soins confiés d'emblée aux patients, qui induisent une effraction de la surface oculaire, voire un ulcère intentionnel, ou font appel à une chirurgie lamellaire avec création d'une interface intrastromale, poche de capture potentielle de germes. Ajoutons que le décor de travail est parfois celui d'une salle blanche et que le geste est bilatéral [1]. En d'autres termes, nous sommes bien chanceux de ne compter que si peu d'infections postopératoires alors que les facteurs de risque sont bien présents. Mais, au total, l'incidence de l'infection est probablement aux alentours de 0,1 % [2] si l'on s'appuie sur deux revues s'étant penchées sur le suivi au long cours des anneaux intracornéens [3] et sur l'ablation excimer par PRK ( photorefractive keratectomy ) et LASIK ( laser assisted in situ keratomileusis ) [4].
Les divers types d'infection selon la procédure chirurgicale
Si l'on considère le principe de la technique, c'est l'ablation de surface qui peut laisser penser qu'avec l'induction d'un ulcère se réparant en 4 jours et la mise en place d'une lentille pansement destinée à soulager la douleur, le risque d'infection se trouve majoré. Cependant, les cas décrits en post-PRK n'en ont jamais fait une alerte [5]. Soulignons, par ailleurs, que l'avènement récent de l'ablation transépithéliale ( transepithelial photorefractive keratectomy [TPRK]), réalisant le retrait de l'épithélium par le laser et non plus par la main du chirurgien, n'a pas empêché la survenue d'infections rapportées avec le même profil clinique et microbiologique que celui observé avec la chirurgie classique, que cette dernière recoure au débridement épithélial mécanique ou par alcool. Enfin, l'application de mitomycine 0,02 % (agent alkylant immunosuppresseur), en prévention du haze , n'a pas conduit à une majoration de cette incidence.
La chirurgie lamellaire, représentée par le LASIK , et la chirurgie lenticulaire dont le pionnier est le SMILE® ( small incision lenticule extraction ) sont des gestes non moins invasifs, car la réalisation d'une découpe et la création d'une interface exposent à la pénétration de germes directement dans le stroma, avec dans les deux cas le danger d'assister en cas d'infection non contrôlée à une fonte nécrotique du capot cornéen.
Mais c'est surement dans le cadre de la chirurgie cornéenne additive sous la forme des segments d'anneaux intrastromaux [6], plutôt que des lenticules intracornéens ( inlays synthétiques et allogéniques en évaluation) [7], que sont rapportées les infections les plus sévères, puisque menant non rarement à la greffe à chaud. Plus que le geste lui-même, c'est le terrain d'atopie , avec sa fréquente meibomite , communément associé au kératocône, qui est désormais l'indication principale des anneaux cornéens, qui fait le lit de cette complication.
Les germes incriminés
En postopératoire immédiat
Lorsque le tableau survient dans la première semaine postopératoire, ce sont les germes saprophytes et ubiquitaires qui sont incriminés par contamination directe de la cornée à partir des larmes et surtout des paupières. Staphylococcus aureus y est le plus communément cité, suivi des autres Gram positif classiques que sont le Staphylococcus epidermidis , et les Streptococcus viridans et pneumoniae [8]. Issue des canalicules lacrymaux, la mycobactérie Chelonae a pu être incriminée [9].
Curieusement, le port d'une lentille thérapeutique en suite d'une PRK, mise en place en port continu pour 3 à 4 jours, pourrait exposer de toute évidence à une contamination notamment par amibes, qui n'est cependant pas rapportée dans la littérature.
À distance de la chirurgie
La survenue d'une infection à distance de l'opération est, de règle, liée à une cause environnementale, telle qu'un traumatisme [ 10] ou un défect épithélial, par exemple sur syndrome sec sévère. Les agents retrouvés peuvent alors être plus complexes ou combinés ( Klebsiella , Exophiala , Serratia , gonocoque , Nocardia , etc.) et se ranger même dans les mycobactéries atypiques [11]. Une exposition aux végétaux peut impliquer des agents fongiques ( Aspergillus fumigatus , Candida , Microsporidia , Acremonium , Curvularia , Exophiala , etc.) qu'il faudra évoquer face à une aggravation en dépit d'un traitement antibiotique agressif.
Les éléments du diagnostic
Facteurs de risque
Nous avons précédemment décrit le concept de chaque procédure qui, dans tous les cas, agresse la surface oculaire, et comporte un impact inflammatoire et neurogène qui conditionne la réponse cicatricielle dépendante de l'homéostasie de surface et, par là même, la sensibilité à l'infection. Aussi, une kératite ponctuée superficielle , un dysfonctionnement meibomien ou encore une conjonctivite allergique préopératoires peuvent prédisposer à une infection per- et postopératoire. Un geste long et des manipulations excessives durant l'opération conduisant à une altération du tissu cornéen sont également des éléments favorisant l'infection [ 12].
Sur le plan général, une maladie inflammatoire ou auto-immune systémique, un diabète et surtout une hygiène insuffisante, une non-maîtrise des soins oculaires (dont celui des manipulations inadaptées d'une lentille pansement) ainsi qu'une exposition à la poussière ou aux traumatismes dans les suites immédiates sont autant de facteurs de risque surajoutés.
Signes cliniques
La révélation de l'infection cornéenne, y compris chez l'ancien porteur de lentilles de contact à la sensibilité cornéenne altérée, est généralement bruyante, avec la triade rougeur, douleur et baisse d'acuité visuelle, car la localisation concerne la zone cornéenne opérée, centrale ou paracentrale (fig. 38-1,
Fig. 38-1Infection sur anneau intracornéen chez un patient atopique (a). Fibrose séquellaire malgré le retrait du matériel (culture négative) et l'utilisation d'antibiotiques et de corticoïdes topiques, mais maintien de l'effet réfractif avec acuité visuelle non corrigée à 0,63 (b).
Fig. 38-2Infection à Staphylococcus epidermidis au 3 e jour après la pose d'une anneau combinée avec un cross-linking. L'acuité visuelle est alors à « voit la main bouger» (a). Au 60 e jour de la prise en charge (dont antibiothérapie topique renforcée + antibiotiques systémiques et corticoïdes topiques à partir de 5 e jour), l'infection est contrôlée, avec organisation d'un fibrose paracentrale (b). L'acuité visuelle est à 0,1.
Fig. 38-3Aspect initial d'une infection sur anneau à partir du site d'introduction du matériel implanté, avec infiltrats autour des extrémités (a). Organisation de l'infection en foyers en l'espace d'une journée (b).
Fig. 38-4Infection post-traumatique par branche d'arbre à distance d'un LASIK – résolution complète sous traitement médical (a). OCT du segment antérieur : identification du foyer infectieux en regard de la porte d'entrée (b).
Collection Alice Grise-Dulac.
).
L'examen en lampe à fente retrouve un œdème cornéen, des infiltrats exceptionnellement spécifiques et parfois un ulcère de surface. Au stade avancé, une fonte stromale peut conduire à une perforation cornéenne et impose une greffe à chaud [13].
Il faut établir le diagnostic différentiel avec les infiltrats aseptiques périphériques, favorisés par la prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens et liés à une réponse inflammatoire intense [14]. Mais, surtout, il faut distinguer la kératite lamellaire diffuse ( diffuse lamellar keratitis [DLK]), qui relève d'une réaction inflammatoire de l'interface (LASIK ou chirurgie lenticulaire) et peut mimer une infection débutante avec œdème (stades 1 et 2 de DLK) (fig. 38-5a
Fig. 38-5Kératite lamellaire diffuse (DLK) après LASIK (stade 2 : infiltrats de l'interface) Il s'agit d'une complication aseptique, diagnostic différentiel d'une réelle infection postopératoire (a). Aspect de DLK au stade 3, avec un aspect en dunes (ou SOS syndrome : pour Sand Of Sahara) (b).
Collection Olivier Prisant.
); voire une menace de fonte stromale, mais sans foyer organisé (stade 4 de DLK). Le stade 3 de DLK montre des aspects de dunes plus évocatrices de sa nature inflammatoire et non infectieuse (fig. 38-5b
Fig. 38-5Kératite lamellaire diffuse (DLK) après LASIK (stade 2 : infiltrats de l'interface) Il s'agit d'une complication aseptique, diagnostic différentiel d'une réelle infection postopératoire (a). Aspect de DLK au stade 3, avec un aspect en dunes (ou SOS syndrome : pour Sand Of Sahara) (b).
Collection Olivier Prisant.
). Il s'agit cependant d'un diagnostic d'élimination après avoir écarté celui de la kératite infectieuse, ce d'autant que les causes incriminées sont la présence de particules exogènes venant des instruments ou issus d'exotoxines bactériennes.
Prélèvements et cultures
Comme pour toute infection oculaire, la précocité du diagnostic a une vraie valeur pronostique, tout comme la réalisation d'un prélèvement avant que les antibiotiques ne décapitent l'infection. Si le recueil est fait après l'introduction du traitement, une mesure par PCR ( polymerase chain reaction ) pourra être requise.
Il consiste en un grattage cornéen sur le lit du traitement laser soit directement en surface pour une PRK ou TPRK, soit après soulèvement du volet LASIK. Plus difficile est le prélèvement fait dans la poche d'une chirurgie lenticulaire (baptisée keratorefractive lenticule extraction [KLEx]). L'identification du germe est importante, car elle permet d'ajuster le traitement en cas d'effet insuffisant des antibiotiques de première intention, et de détecter les éventuelles résistances comme les infections combinées. Soulignons cependant que la majorité des infections sont abordées par traitement probabiliste et sans prélèvement de première intention, dans la crainte d'aggraver l'altération cornéenne et de majorer la dégradation visuelle, qui est souvent si mal vécue par un patient ayant payé pour l'indépendance vis-à-vis des lunettes, sans perte de meilleure acuité visuelle corrigée.
Prise en charge thérapeutique
Anti-infectieux
Dès la suspicion d'une infection, et même au bénéfice du doute, l'antibiothérapie est engagée par défaut sous la forme renforcée en bi- ou trithérapie topique, ou même en lavage de l'interface (par exemple avec vancomycine, moxifloxacine, voire rifamycine) [15], voire combinée avec la voie systémique, telle la stratégie adoptée pour un abcès cornéen sévère (voir chapitre 21 ) ou une endophtalmie (voir chapitre 25 ), lorsque la localisation est centrale et a fortiori si une réaction de chambre antérieure avec hypopion est installée. Classiquement, si le germe est identifié et/ou selon l'évolution à 3 ou 5 jours, le traitement sera adapté à l'antibiogramme en accord avec les sensibilités et résistances du germe, ou enrichi d'un antifongique si besoin, comme dans les kératites fongiques sévères (voir chapitre 25 ).
Place des anti-inflammatoires
Sachant que, généralement, des corticoïdes topiques sont proposés en postopératoire pour 1 à 2 semaines postopératoires, il convient de les interrompre en cas d'infection précoce. Leur reprise n'est justifiée qu'après l'imprégnation des antibiotiques, au minimum à 3 jours, en l'absence d'ulcère cornéen et avec la certitude qu'il n'existe pas de participation fongique à l'infection. Ils permettront de diminuer la composante inflammatoire et de minimiser la cicatrisation avec fibrose exubérante séquellaire qui compromettrait la vision.
Dans le contexte d'infiltrats aseptiques ou de DLK (diagnostic différentiel et d'élimination), ce sont bien les corticoïdes topiques qui permettront de résoudre le tableau, selon un régime de décroissance s'étalant sur environ 2 mois [ 16].
Place du cross-linking
Le bienfait des ultraviolets (UV) dans la stérilisation est le principe sur lequel s'appuie le recours au cross-linking dans les infections graves. Quelques cas ont été rapportés dans le contexte d'un abcès post-chirurgie réfractive, mais cette approche n'est pas consensuelle et ne peut pas être systématique. Elle aiderait à la limitation de l'extension de l'infection en sus des antibiotiques [17].
Place de la photoablation thérapeutique (PTK)
Tout aussi discutée, l'application du laser excimer dans l'ablation des cicatrices dans le contexte post-infection doit être recommandée volontiers en combinaison de la mitomycine 0,02 % , comme dans les suites d'une adénovirose sévère, et en approche transépithéliale, pour profiter du rôle resurfaçant de l'épithélium. Elle ne doit s'envisager qu'après consolidation cicatricielle, soit au moins12 à 18 mois après l'infection aiguë. Elle ne peut être décemment proposée que si les lésions se situent à une profondeur stromale inférieure à 100 μ, au risque au-delà d'être source d'une majoration de l'opacité et d'une hypermétropisation majeure. En cas de cicatrice trop profonde dans le stroma (valeur de l'OCT), la PTK n'est plus de mise [18], et on s'oriente vers la greffe lamellaire antérieure profonde voire transfixiante [ 19].
Mesures prophylactiques
Aussi rare soit la complication infectieuse en chirurgie réfractive, sa gravité et ses séquelles irréversibles justifient que soient déployés tous les efforts pour la prévenir. Ainsi, le port de gants et de masque, le recours à la polyvidone iodée et le changement de matériel entre deux yeux devraient être la règle [ 7 , 20]. La mise à disposition de matériel à usage unique a par ailleurs considérablement diminué le risque de DLK [21].
Enfin, il est fondamental de sensibiliser le patient aux consignes d'hygiène à respecter pour la bonne conduite des soins, notamment en cas de mise en place d'une lentille pansement, et de l'alerter sur les signes cliniques qui doivent le conduire à appeler ou à se rendre directement aux urgences ophtalmologiques.
Chirurgie réfractive et réactivation herpétique
Loin d'être anecdotique dans le contexte d'une chirurgie, qui par essence conduit à la section de terminaisons nerveuses, la survenue d'une réactivation herpétique a été décrite dans deux scénarios, dont le premier est celui d'antécédents connus d'infection à virus herpes simplex (HSV-1) avec récurrence post-laser en dépit de la couverture antivirale instaurée; et ce a fortiori dans le cas d'un recours à la PTK visant à éliminer la cicatrice laissée par l'infection virale ancienne [22]. Mais, de loin, le tableau le plus fréquent est celui de la méconnaissance du portage du virus et de l'observation d'un retard à la réparation de surface, d'un ulcère rebelle et, plus rarement – mais de diagnostic plus aisé –, de l'organisation de lésions dendritiques évocatrices. Il convient alors d'introduire en renfort l'antiviral oral en dose de charge comme dans toute kératite herpétique aiguë (voir chapitre 12 ) [23].
Conclusion
Si l'infection compte parmi les plus exceptionnelles complications des chirurgies réfractives cornéennes, elle fait partie des plus redoutables. Elle justifie des mesures de prévention péri-opératoires ainsi qu'une vigilance accrue dans le suivi à distance, en plus de l'identification des facteurs de risque et de l'éducation du patient sur les règles de prudence et les signes d'alerte… même à long terme.
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